Edito : Noël : l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous », pourquoi faire ?
[su_quote cite=][« Bienvenue, Voici l’édito du 12 au 25 décembre 2022 »][/su_quote]
Noël 2022 sera-t-il un bon Noël ? Les médias l’exprimeront avec des chiffres selon que les ‘affaires’ auront été bonnes ou non…
Evidemment, nous avons besoin de beaucoup de choses sans lesquelles on ne pas vivre, et vivre humainement… Et malheureusement, dans notre monde beaucoup manquent de ce nécessaire : santé, nourriture, logement, instruction, culture, loisirs aussi, etc… qui, d’une manière ou l’autre se vendent, s’achètent. Et il est normal que ceux qui les produisent, les vendent, en vivent. Ce n’est malheureusement pas le cas pour tout le monde… On a besoin aussi, au fil des jours, de temps forts pour en marquer l’importance, non seulement au moment où on le marque, mais au quotidien : anniversaires, évènements marquants, temps comme Noël…
Tout cela est important, et même souvent indispensable, qui fait ou ferait que quand on ‘tout ce qu’il faut pour vivre, on n’aurait pas de raison de se plaindre’ ?
Il y a 2000 ans, en Palestine, on attendait un Messie, un Sauveur, qui aide vraiment à tout cela : chasser l’envahisseur romain, refaire la santé, protéger des malfaisants, pourvoir aux besoins des uns et des autres, etc…
Et à Noël, chrétiens, on va fêter un Sauveur qui naît pauvre, dans le dénuement même, déposé « dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » note St Luc, mais « grande joie » pour ces bergers vivant très chichement, à qui il ne peut rien donner puisqu’il n’a rien !
30 ans de sa vie à Nazareth, petite bourgade de gens pauvres, sans renom… « Que peut-il en sortir de bon ? » (Jn 1 :47). Et sillonner les chemins de Palestine, comme il le fera avec ses disciples pendant plus de 2 ans, se vit dans une frugalité qui ne permet pas d’améliorer les conditions matérielles de vie de ceux qu’on rencontre…
De fait, il n’apportera rien de ce dont on a besoin et qui s’achète. Mais ne cessera pas, tout au long de sa vie, de témoigner de ce qui donne véritable Souffle de vie par lequel on est vraiment homme, femme : on est quelqu’un, non pas quand on a beaucoup, mais quand on est reconnu, respecté, aimé… C’est la « grande joie » des bergers de Bethléem, qui évoquent tout le peuple des braves gens d’hier et d’aujourd’hui, laissés pour compte, ignorés comme sans intérêt, ou méprisés pour des raisons diverses, comme les publicains et les pécheurs, les lépreux ou les handicapés de l’Evangile. Dans sa vie humaine si étroitement partagée avec nous, dans sa simplicité, son humilité, sa pauvreté, il nous manifeste l’amour sans limite de Dieu notre Père ; il en témoigne jusqu’au don total de sa vie : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. ». Jn 15 :13 Avec toute son humanité, il dit si profondément « Dieu-avec-nous ».
« Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » nous dit St Jean 1 : 11, comme si on n’avait pas grand’ chose à faire de l’amour de Dieu !
N’est-ce pas le sentiment et le comportement de la majorité des hommes… de nous-mêmes qui trop souvent y croyons dans notre tête mais pas vraiment dans notre vie.
Nous avons tellement de peine à reconnaître que Dieu nous aime totalement gratuitement, et non pas en récompense de notre bonne conduite. Nous avons tellement de peine à entendre l’appel à répondre à la confiance que nous fait un Dieu qui nous aime sans limite… ‘Puisque tu m’aimes, je ferais n’importe quoi, j’irais décrocher la lune, j’irais jusqu’au bout du monde, si tu me le demandais’ chantait Piaf… Et puisque Dieu nous aime jusqu’où sommes-nous prêts à aller ?
Dieu ne se fait pas, en Jésus, propriétaire de son amour, puisqu’il nous le donne gratuitement. Vouloir nous l’approprier pour nous tout seul, c’est par le fait même le détruire. Nous ne pouvons l’accueillir en vérité qu’n le donnant, à notre tour gratuitement : c’est son nouveau commandement : « nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés ».
Il n’est pas venu pour « nous retirer du monde » mais pour que « par lui, le monde soit sauvé. ». C’est ce qu’il nous confie de vivre : « Remplissez la terre et soumettez-la » nous confie Dieu dans la Genèse 1 : 28. A nous de l’aménager. Pour cela, nous avons besoin beaucoup de choses qui ont un coût, et Dieu nous confie d’en faire un usage le plus gratuit possible, pour le service de tous : pas d’humanité sans fraternité, pas de vie-fraternelle sans gratuité, en célébrant à Noël ’ l’Emmanuel’, Dieu-avec-nous.
Pour cela, forts de sa présence et de son amour manifesté avec-nous à Noël, il « est-avec-nous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps. »
Joseph Bonhommeau