Mr CORMERAIS, en 1871, est maire de St-Philbert de Grand-Lieu. Avec son Conseil, composé de 23 membres, il gère cette commune de 3699 habitants.
A cette époque-là, l’ancien presbytère est dans un état pitoyable. Voici un extrait des archives d’alors :« L’état de délabrement du presbytère est tel que les couvreurs refusent de monter sur le toit pour y réparer de nombreuses gouttières. Plusieurs portes et fenêtres ne s’ouvrent plus dans la crainte où l’on est de voir la partie supérieure s’écrouler. Quelques-unes de ces ouvertures ont été clouées afin d’éviter qu’en les ouvrant, par mégarde, on ne les démolisse. Enfin, les murs laissent passer l’eau dans plusieurs endroits. Il est inutile de songer à réparer les murs qui menacent ruine, on dépenserait une assez forte somme pour ne rien consolider. Mr le Curé regrette d’être contraint par la nécessité de parler de reconstruction du presbytère au moment où la fabrique (c’est-à-dire le Conseil paroissial) a de nombreuses dettes à payer pour la reconstruction de l’église et où l’installation intérieure de celle-ci exige encore de grosses dépenses … » Signé : Mr Leray, Curé
L’Etat, par l’intermédiaire du Ministère de l’Instruction Publique et des Cultes, accorde une aide financière à la reconstruction.
La commune y concourt également par « une imposition de deux centimes et demi additionnels au principal de toutes les contributions directes pendant les trois années 1873,1874, 1875, et cinq centimes en 1876 … » Quoique la cure soit un bâtiment communal, le Conseil de Fabrique concourt également à la reconstruction par un apport financier. Cette dernière participation va inquiéter les pouvoirs publics. En effet, ces derniers s’interrogent du fait que le Conseil de fabrique soit porté à revendiquer la propriété du bâtiment à la suite de la mise de fonds plus importante que celle de la commune dans sa reconstruction. « Monsieur le Préfet avait décidé que la commune construirait, et cela pour éviter probablement que, plus tard, le Conseil de fabrique ne vint à revendiquer la propriété d’une maison dont elle aurait dirigé la construction. Pour éviter toute équivoque, Mr le Curé propose au Conseil de déclarer que, bâtissant sur un terrain communal, la fabrique n’a aucune prétention à la propriété de la cure à construire… » (Extrait du Registre des Délibérations du Conseil de Fabrique)
Toutes les autorisations obtenues, le plan est présenté par Mr Boismen, architecte diocésain. La construction est menée à bien en 1873-74 grâce également à :
– la bonne volonté de donateurs en matériaux,
– la participation des habitants qui ont su se joindre à la tâche
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