Edito : En route… !

Bienvenue, Voici l’édito du 24 juin au 21 juillet 2024

 

Il est une tradition bien connue de nous : la randonnée ou le sentier pédestre. Activité physique ou sportive qui consiste à marcher, dans un environnement naturel, en suivant un itinéraire, balisé ou non, seul ou en groupe, pour se détendre. Et cet exercice fait beaucoup de bien au corps, à l’âme et à l’esprit.

En marchant, nous prenons soins de notre corps, soins de notre santé physique, psychique et mentale. La randonnée lutte contre le surpoids et l’obésité, limite les risques de maladies cardio-vasculaires, répare, renforce notre squelette et nos articulations, améliore notre santé, redonne le moral, augmente notre énergie, baisse l’anxiété et la tension nerveuse.

En marchant, nous communiquons, nous entrons en communion avec la nature et éveillons nos sens : à travers des balades « sensorielles », des guides de randonnées invitent à l’usage des cinq (5) sens pour observer la faune et la flore qui nous entourent, pour apprécier ce que  nous découvrons.

En marchant, nous nous socialisons, nous nous humanisons davantage. Ordinairement, il nous a été donné de constater que faire route ensemble brise les barrières, crée des familiarités. On fait la causette avec tout le monde, on s’accepte et on s’accueille. On peut même parfois se réconcilier. On n’a certes pas commencé ensemble, mais sur la route, ceux qu’on rencontre, soit qu’on les a rattrapé soit qu’ils nous ont rattrapé, on marche ensemble avec les autres. Rien n’est prévu d’avance, tout reste possible, dans la simplicité et la beauté gratuites. En marchant, nous sortons de nous-mêmes, au sens propre du terme comme au sens figuré.

La randonnée peut être aussi une activité missionnaire, un exercice spirituel. Pourquoi pas ? En marchant, nous rencontrons des personnes que nous ne voyons pas toujours, avec leurs joies et leurs peines. Dire « bonjour ! » aux autres randonneurs c’est une courtoisie communément et socialement admise, car il y a de forte chance que nous en rencontrions souvent. Autant profiter pour forger de nouvelles amitiés et faire de belles rencontres. C’est ainsi qu’un jour, en route vers un village appelé Emmaüs, à environs deux heures de marche de Jérusalem, deux disciples faisaient route avec Jésus (Cf. Lc 24, 13-35). Visiblement, ils étaient abattus, désespérés suite aux récents événements survenus : La mort tragique de leur mentor à Jérusalem et l’horizon brumeux, flou qui se dessinait devant eux. Ils ont dénoncé les abus et silences coupables, décrié toutes les formes d’injustices du système. Certainement qu’ils ont longuement épilogué sur les (élections) européennes et ces prochaines législatives ! Partagés entre un passé nostalgique et un avenir sans issue, ils décidèrent alors de quitter le groupe, sans déranger certainement, pour reprendre leur vie ordinaire là où ils l’avaient laissée. Essayer de se reconstruire, comme ils peuvent. En chemin, ils ont partagé tout de leur vie et de celle de la société, maintenant, ils offrent gîte et couvert. Et là, ils reconnurent Jésus « à la fraction du pain ». Alors qu’ils semblaient être désolés par leurs réalités, une Lumière vint les consoler ; Jésus-Christ ! Cette expérience, les a conduit à Jérusalem, dans la communauté Eglise où Pierre pu leur dire : « C’est vrai, Le Seigneur est vraiment ressuscité ».

Et, si cet été notre mission était là : Sur les chemins… ? Pas forcément de les ramener à la Communauté-Eglise mais d’être cette Eglise « en parvis ». Se proposer de faire un bout de chemin, une expérience nouvelle de vie communautaire avec les autres. La suite, c’est l’affaire de l’Esprit Saint, Maître de la mission.

Marcher avec les gens, c’est une action missionnaire. C’est le rôle du disciple, que d’être « en sortie », pour rencontrer la misère du monde et partager avec tous l’ultime richesse « l’agneau de Dieu devenu péché en ce monde » qui s’est fait pauvre pour que nous soyons riches en Lui. En cet été, être missionné autrement, ne serait-ce pas être serviteur de cette joie, celle de l’ami de l’Epoux : Quand, grâce à toi, ton frère (ou ta sœur) rencontre et fait l’expérience du Ressuscité et s’y attache fermement !

« Sur le chemin de ce monde quelqu’un conduit tes pas, En cheminant sur ta route, Marie est avec toi … » C’est aussi à l’invitation trilogique de notre projet paroissial : Sortir Accueillir- Servir. Alors, confiance, sortons… !

AB Florent